we're not friends (wren)

Tu es heureux ? Si je suis heureux, elle est con cette question non ? J'en sais rien, parfois oui, parfois non. Le truc, c'est que si je vous dis non, vous aller me poser plein de questions. C'est comme quand on demande si ça va, la réponse est toujours oui. Bref, je ne suis pas malheureux, ça devrait vous suffir.
Des tics, manies, superstitions ? Je suis relativement vulgaire et le mot putain fait parti de mon vocabulaire de tous les jours. Je fume et pas que des clopes. Je crois en dieu même si je ne suis pas pratiquant. Je me gratte la nuque quand je suis gêné. Je suis allergique aux poils (chats, chiens, lapins...), quand il y a une de ses bestioles dans la pièce, j'ai les yeux qui gonflent et le nez qui coule.
Raconte moi ta journée idéale ? Chaque jour est l'inconsciente répétition du précédent: je mange, je baise, je vois mes amis et à vrai dire, je ne demande rien de plus pour être heureux, alors pourquoi changer et rêver à mieux quand on a déjà tout ce que l'on désire ?
Tu emmènerai quoi sur une île déserte ? ma bite et mon couteau, les deux éléments indispensables à la survie.
Tu aimes Woontucket ? J'apprécie, j'ai songé à la quitter autrefois, mais sans Debbie, c'était inimaginable et puis, dans le fond, je m'y sens bien. Surtout que quand on a fait trois fois le tour du monde en première classe, le désir d'avoir un "chez soi" grandit dans un coeur.

break the ice
Mieux vaut être indifférente et digne que malheureuse et pathétique. C'est fini. J'ai renoncé. Je ne pouvais plus. Je crois que nous en serions venus à nous détester. Ne plus avoir de vie. Je crois qu'à ce moment de notre relation, on passait plus de temps à s'engueuler qu'à être ensemble. Et pourtant, on était bien incapables de se dire qu'on s'aimait. Deux sombres crétins trop semblables, trop stupides pour s'aimer correctement. "désolé, toi et moi, ça peut pas durer." je suis pourtant heureux à ses côtés, trop peut être. Joue contre joue, yeux dans les yeux, main dans la main. Ce qu'on est con quand on aime. On devient niais, improductif. Deux ans, la chute est lente et croyez le ou non, cette décision reste la plus délicate que j'ai eu à prendre de ma vie. J'ai préféré ma vie de con, le bonheur nous aurait ennuyé de toutes façons, on aurait fini par s'entretuer, par se détester, simplement parce que ce qui se trame, c'est trop fort. "Mais on peut rester amis." Elle ferme son pot de vernis et me regarde, stoïque comme le marbre: "D'accord." Quoi c'est tout ? D'accord. J'aurais voulu la voir hurler, me dire que j'étais qu'un sale connard égocentrique, simplement l'atteindre mais le glacial de sa voix me laisse entendre que j'ai prit la meilleure décision de mon existence en rompant avec elle. La vérité, c'est que je l'aime, plus que tout au monde et avec l'importance que prenait notre relation, j'ai eu peur de la perdre. J'aurais aimé qu'elle me retienne, tout simplement en fait. "Tu pourrais être géniale si t'étais pas aussi impassible." Je viens l'embrasser sur le front avant de quitter la pièce, signant la mort de la seule relation amoureuse qui ai jamais compté pour moi, la seule qui comptera jamais ? Amis, je crois que nous sommes et nous serons toujours mieux en tant qu'amis.

Je t'aime, c'est rien, c'est tout, je leur ai jamais dit. "Gem', tu peux pas te faire ce mec, c'est un crétin. Crois moi, je sais de quoi je parle, j'en suis un moi même." Je pousse un soupire, le regard rivé sur l'une de mes meilleure amie, Gemma, c'est comme une petite soeur pour moi et je ne supporte pas de la voir se faire baratiner comme ça par un bellâtre aussi stupide que ces pieds. "Il a raison, tu peux pas. C'est écrit sur la gueule de ce mec, il te rappellera pas demain, il cherche juste un coup d'un soir." Colton n'en rajoute pas une couche verbalement mais il n'en pense pas moins et acquiesce du regard à tout nos propos avant de passer une main autour de l'épaule de son amie. Je regarde la scène, amusé, une part de moi a toujours pensé que Colton et Gemma iraient parfaitement bien ensemble, dans le fond, ils se ressemblent beaucoup. Gemma abdique et laisse tomber l'idée de rentrer avec ce type. Elle est toujours très attentive à l'avis que l'on peut tous avoir même si elle n'en prend pas toujours cas. Puis mon regard se tourne vers la belle Debbie, j'ai de la chance de l'avoir dans ma vie, je ne sais pas ce que je pourrais foutre sans elle. Notre amitié est celle qui compte le plus dans mon existence, à la vie à la mort parce qu'il est clair que je pourrais aller en prison ou me jeter sous les roues d'une voiture pour la protéger.

Je suis presque heureux. Il paraît que j'ai tout : je suis jeune, beau, riche ; des populations entières doivent rêver d'être moi. A ça près. Je suis jeune, beau, riche et lucide. Et ça, c'est le détail qui fout tout en l'air. Les membres engourdis. Les yeux bouffis, la tête comme une encre, je sors de mes draps. En caleçon, je me faufile jusqu'à l'escalier principal de la ville quand une voix m'interpelle. "Wren, vient me voir, je dois te parler." Bordel de merde, il est là une fois par an et il vient me faire chier un lendemain de cuite. Fidèle pantin de sa majesté, je m’exécute et je rejoins le paternel dans la salle à manger pour le trouver devant son journal. "Tu aurais pu t'habiller tout de même." lance ma chère mère. Un sourire faux sur le visage, je demande: "vous vouliez me parler ?" "En effet, je voulais que nous discutâmes de tes fiançailles avec Sophia Thorne." Mon destin se brouille en une fraction de seconde, la bouche entrouverte, je les regarde un à un. Les nerfs lâchent et je me met alors à rire. "Fait moi donc part de ce qui t'amuse jeune homme. Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser continuer ta vie de débauche indéfiniment ?" Je secoue la tête, elle est plus que sérieuse, je crois bien que c'est la première fois que ma mère s’intéresse à mon cas. J'aurais préfère qu'elle continu à agir en parfaite inconnue, comme avant. Pas l'ombre d'un choix dans sa voix, et sans l'argent familial, adieu les études, adieu ma petite vie parfaite... Qui sait, je peux toujours jouer le jeu quelques temps et rompre les fiançailles au dernier moment. Une seule chose est sure, je ne peux pas me marier avec une sombre inconnue.