un bon burger et ça repart ı Cody & Gaby

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tu étais allongée dans ton canapé, une glace sur les genoux, une vieille série devant les yeux. tu ne la regardes même pas vraiment. tu es perdue dans tes pensées. tes pensées morbides. oui, tu penses à ta mère. encore. hier tu avais réussi un exploit : presque douze heures sans y penser, sans réaliser qu'elle n'était plus là. aujourd'hui tu ne travailles pas, contrairement à ronnie. aujourd'hui tu es toute seule et ton cerveau est en boucle sur ta génitrice. tu es fatiguée. fatiguée d'être mal. fatiguée d'être triste. mais en même temps tu ne sais plus comment sourire. enfin si, tu te souviens. il faut tirer un peu sur la bouche et laisser voir des dents. tu n'arrives pas encore à le faire naturellement. pas souvent en tout cas. tu soupires. que les journées sont longues lorsqu'on se morfond. tu avales une nouvelle cuillère de glace lorsque tu entend ton téléphone vibrer sur la table. c'est fou comme cela peut faire du bruit. tu l'attrapes d'un geste rapide pour regarder qui est l'expéditeur du message. Cody. ton frère jumeau. Un burger ça te tente ? Luke bosse en plus ce soir, il me semble. Je passe te prendre à 19h. tu ne prends pas la peine de répondre, il ne t'a pas vraiment laissé le choix de toute façon. tu regardes l'heure. 16h. Encore trois heures à tuer. tu envoie un sms pour demander à Gabrielle, ta meilleure amie, si elle veut se joindre à vous. elle ne dit jamais non à un bon hamburger. tu éteins la télé, range la glace dans le congélateur et file sous la douche. tu sais que tu as le temps pour te préparer mais autant commencer maintenant et t'occuper la tête avec autre chose. et puis qui sait, tu auras peut-être envie de danser une fois en sous-vêtements, autant prévoir un peu de temps. on sait jamais.

19h. la porte s'ouvre. ton jumeau ne prend même plus la peine de sonner. il est chez lui, même chez toi. il t'embrasse sur la joue. "tu sens bon". dit-il simplement. tu esquisse un sourire. c'est l'un des parfums de votre mère. tu l'a retrouvé dans ses affaires après sa mort. "on y va ? je meurs de faim" répliques-tu. s'il savait que tu t'étais goinfré de glace toute la journée, il rigolerait. "gaby sera de la partie, ça te gène pas ?" demandes-tu en montant dans la voiture. tu sais que cela ne le dérangera pas. après tout, ils sont amis aussi. "absolument pas". gagné. tu le connais par coeur. il allume le moteur et vous partez en direction du Jimmy's Diner, le meilleur endroit de la ville pour manger un burger.

Gabrielle n'espérait qu'une seule chose. Trouver quelque chose à faire de moins embêtant que de se taper la série préférée du boyfriend. Une série qu'elle n'a jamais aimé, game of thrones. Honte à elle, elle le sait. Mais après tout, chacun ses goûts. Elle s'en fiche pas mal que lui n'aime pas sa série fétiche, the walking dead. Elle s'en fou pas mal oui. Tant qu'elle peut la regarder. Bran, lui, ne supporte pas trop qu'elle ne regarde pas sa série avec lui. Du coup, elle subit. Heureusement un texto de sa meilleure amie sauva sa journée. Tegan venait de lui envoyer un texto pour aller manger un burger. Gaby se leva du canapé sous le regard interrogateur de Bran. Tu vas où ? Elle soupire et lui fait face en lui expliquant la raison de son départ précipité. Manger un burger avec Tegan et Cody. Désolée, tu n'es pas invité. Bran pouffa irrespectueusement de rire puis lui lança Tant mieux, je ne comptais pas venir. Tes potes, je les aimes pas, tu le sais. Sans rien répondre, Gaby se dirigea au Jimmy's Diner. De toute manière, il pouvait dire ce qu'il voulait sur eux, elle s'en foutait pas mal de son avis. Cela ne comptait plus pour elle. Un autre signe que lui et elle n'étaient plus sur la même longueur d'onde. Alors à quoi bon rester ensemble ? Que ce soit pour lui ainsi que pour elle, ça devient de plus en plus ingérable. Ils sont devenus de parfaits étrangés. De parfaits colocataires pour ainsi dire. Sauf que la colocation ne se passait pas toujours bien. Mais qu'importe. Elle va retrouver sa meilleure amie et le frère jumeau de cette dernière, avec qui elle est amie depuis des années, elle va passer une soirée meilleure que celle qui lui était destinée à la base. Et tant mieux.

Arrivée sur place, le restaurant venait d'ouvrir ses portes pour accueillir les clients du soir. Vêtue d'une longue robe à fleurs bohème et coiffée un peu à l'arrache, c'est là-dedans qu'elle se plaisait actuellement. Elle prit place à une table en attendant ses amis. Tout en soupirant, un sourire se dessina sur ses lèvres. Puis en pensant à Bran, son sourire disparu. Comment leur couple était-il parti aussi vite en cacahouete. Elle qui était si amoureuse et lui aussi. Du moins c'est ce qu'elle pense, elle en est presque sure même. Enfin bref, elle sait que sa meilleure amie va lui remonter le moral. Elle est faite pour ça après tout et elle tient son rôle à la perfection depuis toujours.

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4 mois depuis la mort de maman. 4 mois que Cody essayait de remettre les choses en ordre. 4 mois qu’il essayait de sortir sa sœur de sa léthargie, sans grand succès pour l’instant. Mais il était têtu Cody, parfois plus que sa sœur, et pour elle, il ne baisserait jamais les bras. C’était pour cela que dès qu’il le pouvait, il passait chez elle ou lui proposait des sorties. Souvent. A tel point qu’elle allait sûrement deviner son petit manège. Mais il s’en foutait, il ne pouvait pas la laisser comme ça. Et puis de toute façon, il ne lui laissait pas le choix. Ce soir, c’était burger et frites bien grasses, un point c’est tout. Il savait que Ronnie bossait ce soir, donc pas d’excuse mielleuse avec l’amoureux. A 19h tapantes, sa voiture était déjà garée en bas de la rue et Cody passait déjà le pas de la porte de Tegan. Il ne sonnait jamais, que ce soit chez sa sœur ou ses potes, il avait tendance à se croire chez lui partout. Lorsqu’il s’approcha d’elle pour l’embrasser sur la joue, il sentit son cœur faire un bond. Cette odeur douce et fruitée c’était comme … maman. Un grand sentiment nostalgique s’empara de lui, qu’il préféra balayer d’un sourire. De retour à la voiture, il fit mine de ranger un minimum le bordel ambulant qui y trainait en balançant les baskets et le casque de foot sur la plage arrière. « gaby sera de la partie, ça te gêne pas ? ». Quelle question. Il hésita à répondre par un petit sarcasme, mais n’avait pas vraiment envie de s’en prendre une. Il n’était absolument pas contre l’idée du tout. En plus, il avait l’impression de ne pas avoir vu Gaby depuis un moment et n’avait pas fait la mise à jour des histoires sentimentales de son amie. Et puis à deux, ils arriveront bien décocher un sourire sur le visage de Tegan, un vrai.

En poussant la porte du diner, Cody prit une grande bouffée d’air. Il n’y avait qu’ici qu’il y avait cette odeur de frites bien grasses si particulière. Il scruta rapidement le diner tentant de repérer Luke fonçant comme une fusée sur ses rollers. Il le taquinait souvent là-dessus, parce qu’il fallait l’avouer, c’était quand même drôle … mais il le respectait aussi, parce que Cody savait qu’il en serait lui-même incapable. Même si il dépassait la majorité des gens à l’intérieur du diner, il se hissait sur la pointe des pieds pour jeter rapidement un coup d’œil près des cuisines. Il était quasiment sûr qu’il travaillait c soir, se serait-il trompé ? Son regard se perdit alors quelques secondes sur le postérieure de l’une des serveuses qui venait de passer près d’eux, mais Cody revint rapidement à la réalité, rappelé par un coup de coude de sa jumelle adorée. C’était toujours ça quand il sortait avec les filles, il ne pouvait même pas observer le paysage tranquillement. Il repéra alors Gabrielle qui les attendait sagement à une table. Une fois arrivée à sa hauteur, il siffla. « Les filles, fallait me dire que tout le monde se mettait sur son 31 ce soir, j’aurais fait un effort ». Il déposa un léger baiser sur le front de Gaby puis s’affala sur la banquette en face avec l’élégance et la grâce naturelle que ses amis lui connaissaient si bien.

une soirée avec ton frère et ta meilleure amie. voilà ce qu'il te fallait. sortir de chez toi, laisser tes démons au placard. dès que tes fesses se sont posés dans la voiture de ton jumeau tu as senti comme un poids se retirer de ta poitrine. tu ne serais pas l'expliquer. tu n'avais plus ressenti cette légèreté depuis quatre mois. tu sais pertinemment que ce sentiment de dura pas. alors tu l'absorbes. tu le retiens. tu te l'approprie. parce que merde, ça fait du bien et tu avais oublié à quel point. sur le chemin, tu allumes la radio et tu chantonnes entre deux phrases échangées avec cody. il fait encore bon ce soir. tu ne portes qu'une petite veste militaire sur un tee-shirt blanc mais tu as presque chaud. et ça fait du bien. ce soir, étrangement tout semble te faire du bien. ta mère serait fière de toi. c'est un petit pas vers la guérison. voir le positif de chaque journée. c'est un conseil que l'on t'as donné aux réunions pour les personnes qui ont perdu un proche. oui tu vas à ses réunions depuis quatre mois. personne ne le sait. même pas cody. c'est bien le seul secret que tu lui caches. mais ça te fait un bien fou. tu parles à des gens qui ressentent la même chose que toi, qui te comprennent entièrement et ça libère. cody se gare sur le parking du jimmy's. tu attrape ton sac à main et suit ton jumeau vers le restaurant. comme ton frère ta première réaction est de chercher luke du regard. cody t'as dit qu'il bossait, tu espère qu'il ne se trompe pas. le voir sur des patins à roulette te fais toujours rire. il a l'air si mal à l'aise et ça ne lui arrive presque jamais. du coin de l'oeil tu aperçois cody reluquer une fille. tu lui donnes un coup de coude dans les côtes. un peu de tenu voyons ! tu repères rapidement gabrielle qui est déjà installée à une table. après que cody l'ai embrassé sur le front tu la serres dans tes bras. "j'ai mis un pantalon noir et un tee-shirt blanc. il y a rien d'extraordinaire." dis-tu simplement. le seul effort que tu as fait ce soir c'est de te maquiller. mascara, eye-liner, rouge à lèvres nude tu as fais la totale et ça ne t'étais pas arrivé depuis la mort de ta mère. "comment vas-tu ? Bran n'était pas trop contrarié que tu sortes ce soir ?" demandes-tu à ta meilleure amie tout en attrapant une carte. tu n'aimes pas trop bran. depuis le début. ce n'est pas l'homme qu'il faut à gaby. tu tentes de la rassurer car tu sais qu'elle l'aime mais au fond de toi tu le sais. elle serait beaucoup mieux sans lui et tu attends le jour où elle s'en rendra compte avec impatience. tu jettes un coup d'oeil à la carte en attendant la réponse de la blonde (même si tu sais déjà ce que tu vas commander. tu prends toujours la même chose).

Pas moins de cinq minutes plus tard, les deux twins faisaient leur entrée dans le fast food. Les jumeaux préférés de Gabrielle. Bon, en même temps, ils étaient les seuls qu'elle connaissait. Mais quand même, elle les aimaient plus que tout les autres qu'elle pourrait rencontrer. Ils faisaient un peu partis de sa famille quand même. Gaby a passée toute son enfance à jouer avec ces deux-là. Après leur avoir fait signe, les deux arrivèrent vers elle. Alors que Gaby leur lance un sourire, Cody fit une remarque sur la tenue des filles. Gaby jeta un bref coup d'oeil à la tenue de sa meilleure amie qu'elle enlaca après avoir sourit lorsque Cody lui a fait un bisou sur le front. Sur son 31 ? Non, elle était toujours classe. Puis Gaby jeta un autre coup d'oeil à sa propre tenue un peu bohème, puis arqua un sourcil Je crois qu'on a pas la même définition de 'se mettre sur son 31' chéri. Si Bran l'attendait appeler Cody 'chéri' il le prendrait très mal. Tellement il peut faire preuve de jalousie parfois. Sauf que lorsqu'elle dit 'chéri' à Cody ça n'a pas le même sens qu'il peut l'imaginer. Bref, elle ne chercherait même plus à comprendre ce type. Puis, une fois ses amis assit à sa table, elle prit elle aussi la carte et répondit à la question de Tegan. Oui, ça va et vous mes amours ? leur demanda t'elle à son tour en leur souriant de toutes dents. Elle adorait leur donner de petits surnoms. Lorsque Tegan lui demanda si Bran n'était pas trop en colère qu'elle sorte ce soir, Gaby se racla la gorge et lui dit dans un rictus. Ca le fait chier, mais il ne dit rien. C'est ça le pire. Enfin bref. Parlons de choses plus joyeuses que de lui. Ta meilleure amie savait bien que lui et toi, ce n'était plus pareil. Ce que Tegan ne comprenait pas, c'est pourquoi rester ensemble ? Elle savait que Gabrielle avait tout fait pour arranger les choses, mais Bran, lui, ne faisait aucun effort.
Néanmoins, Gabrielle ne voulait pas passer son temps à parler de lui. Elle voulait surtout s'assurer qu'ils allaient bien. C'est vrai que la mort de leur mère avait été une étape très douloureuse dans leur vie et elle avait tâchée à être là pour eux. Elle adorait leur mère. Elle qui n'avait pas eut de figure maternelle dans son enfance à part sa tante, la maman de Tegan et Cody avait été comme une mère de substitution et elle se devait de prendre soin de ses enfants. Ils avaient eut la chance d'avoir eu une mère en or et voilà qu'elle disparu précipitamment; c'est trop ignoble. Bon, comme d'hab' je prend le triple cheese et des frites. On change pas une équipe qui gagne. Dit elle en refermant la carte sèchement. Puis elle lève la main en l'air en claquant des doigts pour attirer leur serveur préféré, Luky luke, comme elle aime le surnommer.

manque d'effectif et manque de pot, luke devait bosser toute la journée. heureusement, il n'avait pas de planche à rendre cette semaine depuis qu'un jeune talent avait débarqué à la maison d'édition et lui volait tous les projets. son avenir en tant qu'illustrateur était incertain et il feuilletait déjà les petites annonces dans le journal pour trouver un nouvel emploi, aussi pessimiste qu'il était, en cachette, depuis déjà quatre mois. cette journée s'annonçait plutôt barbante. luke enfilait avec son habituelle mollesse les patins hideux que lui confiaient son patron lorsqu'il se pointait au diner. il avait une bien plus belle paire chez lui, mais elle ne faisait pas assez "retro" selon madame jimmy. ça ne va pas avec l'uniforme ! , qu'elle lui disait sans cesse avec sa voix de crécelle qui l'horripilait. quel uniforme ? ce vieux tablier tellement peu original qui sentait encore la friture du jour d'avant ? - mais que voulez-vous, il fallait qu'il s'y fasse, être astronaute ou président des états-unis d'amérique, ça n'était pas donné à tout le monde de nos jours. alors il devait moisir là, à servir des plats qui n'étaient en rien sains à des personnes déjà bien assez grasses, la plupart du temps. lorsqu'il croisa sa mine dans le grand miroir du vestiaire, il força un sourire. qui était-il pour se plaindre de choses si futiles ? n'avait-il pas honte de le faire alors qu'ailleurs, certaines personnes ont des souffrances réelles ? qu'est-ce qu'un mauvais job à côté d'une mère disparue ? il l'avait perdue, lui aussi. il ne fallait pas croire que tout allait bien dans sa caboche ou dans sa cage thoracique. même si son rôle, dans le groupe, c'était d'être celui qui n'était jamais abattu. après tout, si tous les piliers s'effondraient, rien ne tiendrait plus debout. alors luke, c'était la béquille, le gars qui ne flanchait pas, et ce même si la mort de mamma plunket l'avait touché droit dans le cœur. il avait passé ces quatre mois à essayer de redonner le sourire à tegan, un peu à cody aussi. mais lui, il était plus fort. il jouait au plus fort. dans le fond, tout le monde était affecté par ce décès. elle occupait une place importante pour la bande d'amis inséparables depuis le jardin d'enfants. alors le voilà, son sourire reflété. un vrai sourire, peut-être un peu forcé, peut-être un rictus-maquillage comme pour faire croire que tout va bien, mais il ne l'avait pas perdu et c'était l'essentiel. il eut à servir un bon nombre de clients, tout le monde en ville raffolait de la malbouffe que préparait avec beaucoup d'amour et beaucoup d'huile les jimmys. il s'étonna de ne pas croiser kai qui pourtant était au rendez-vous bien souvent, pas pour manger, mais pour le voir, lui. il n'y avait qu'un fou qui pouvait être aussi intéressé par un idiot pareil. il eut sa pause entre quinze heures et dix-huit heures. il a pu ainsi aller regarder une série sur son laptop en engloutissant un pot entier de ben&jerry's. c'était son petit secret à lui, pour passer les chagrins refoulés. s'il venait à perdre l'un de ses amis, cependant, s'il venait à perdre tegan, cody, gaby, raph, jett ou andie, il n'y aurait sûrement pas assez de crème glacée dans ce monde pour lui remonter le moral. parce que, qui s'en soucie, de son mal-être à lui ?
alors qu'il touchait deux mots au patron sur la nouvelle employée qui ne nettoyait pas les toilettes correctement, teddy vint les interrompre. luke, au quatre, c'est pour toi ! fit-il en lui filant une tape sur l'épaule. il vit alors des doigts fins qu'il reconnaîtrait entre mille (pour les avoir longtemps tripoter dans sa jeunesse) claquer pour qu'on vienne prendre la commande. son sourire s’agrandit et il fit signe au patron qu'ils en reparleraient plus tard. il ajusta sa tenue en se mordant les lèvres. il était toujours mal à l'aise de servir ses amis. premièrement parce qu'il portait un uniforme ridicule et deuxièmement : eh bien, parce qu'il portait un uniforme ridicule. heureusement qu'il ne s'agissait pas d'un jour spécial et qu'il n'avait pas à porter un costume horrible comme pour le quatre juillet. son visage s'illumina lorsqu'il posa les yeux sur la petite bande composée seulement de tegan, son frère et gaby. regardez qui viennent prendre dix bons kilos ? il décoinça son stylo de derrière son oreille et saisit bien son carnet de commandes. ne serait-ce pas monsieur jememoquemaisjaidéjàportéuntutu et mes deux patates douces préférées ? il marmonna quand il vit monsieur jimmy le fusiller du regard. même chose que d'habitude j'imagine ? - excusez-moi le boulot avant tout. je prends votre commande et je viendrai squatter discrétos ok ?

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«Voyez, même quand on vous fait des compliments, vous n’êtes pas contentes ». Machinalement, il attrapa le menu qu’il connaissait par cœur. Ils venaient tellement souvent ici, qu’il n’y avait plus de surprise. Sauf pour les soirées déguisées. Et qu’est-ce que Cody pouvait rêver d’assister à l’une d’elle quand Luke était de service. Il s’empressa de répondre rapidement à la question de Gaby pour lui et sa sœur. Parce qu’il ne voulait pas entendre Tegan raconter de mensonges. Et qu’il préférait le faire pour elle et éviter les dérapages. « Tu nous connais, on est toujours au top » lança-t-il avec un petit clin d’œil. Il les écouta alors aborder le sujet de Bran et ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il ne voulait pas être méchant, mais c’était plus fort que lui. « Et puis on s’en fou, t’es grande, tu fais ce que tu veux ». Ok, il essayait de rester poli. Il avait toujours sentit une certaine indifférence envers ce type. Quand Gaby l’avait présenté il y a 5 ans, il y avait une sorte de respect mutuel entre eux ou plutôt une courtoisie pour faire plaisir à la blondinette. Jamais rien de plus. Mais si Gabrielle l’avait choisi, Cody s’était dit que c’était parce qu’il devait être un type bien. Au fond. Caché. Mais avec ce qu’il entendait sur lui ces derniers temps, il se disait que s’il avait l’occasion de le croiser, il lui balancerait le fond de ses pensées à la gueule. Peut-être même pas que le fond de ses pensées. Parce que personne ne fait de mal à Gaby. Ou à n’importe lequel de ses proches. Soudain, il entendit la voix mélodieuse de Luke, qui arrivait perché sur ses vieux patins. Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire à chaque fois. Un sourire qui ne dura pas bien longtemps. « Premièrement, le tutu me va très bien et deuxièmement … » Il posa son regard sur chaque personne autour de la table d’un air menaçant « si l’un de vous a gardé quelconque preuve de cet événement fâcheux auquel j’étais forcé de me soumettre du haut de mes 6 ans, je vous les fait bouffer ». Non mais oh, comme si les souvenirs traumatisants n’étaient pas suffisants, il fallait que Luke en rajoute une couche à chaque fois. Cody n’a aucun humour ? Si, sauf quand on se moque de lui. Il remarqua le regard du vieux Jimmy vers leur table et soupira. « Faudrait lui dire de se détendre à celui-là, grâce à toi, il a une bande clients fidèles » lança-t-il accompagné d’un clin d’œil. Et dans la bande, il intégrait également le mec qu’il avait déjà surpris en train de zieuter son pote. Mais si, le flic là. Bref, il attrapa encore une fois le menu, comme si quelque chose de nouveau aurait pu apparaître sans qu’il s’en aperçoive. « Triple cheese … extra bacon … extra avocat … frite extra large … un grand thé glacé et …. Il reste du cheesecake à la … » et alors qu’il relevait les yeux du menu, il vit les regards des trois amis rivés sur lui. « Quoi ? … Bon on verra plus tard pour le cheesecake »

En un petit claquement de doigt lucky luke avait déjà déboulé sur ses petits patins tel un patineur artistique. Qu'est ce qu'il pouvait être agile sur ces petits bordels. Ce qui n'était surement pas le cas de Gabrielle. Les rollers ça passait encore, mais ces vieux machins de l'ancien temps, impossible. Il fit une remarque qui fit rire la blondinette. Oui, dix bon kilos. Surtout que Gabrielle n'était pas du genre à faire du sport intensif pour les perdre. Tu sais que rien que pour te voir, je serais prête à les prendre ces putain de dix kilos. On te vois pas assez souvent, tu bosses trop. Dit elle cette dernière phrase à voix haute, arquant un sourcil, pour que le Jimmy entende bien. Puis, elle regarde Luke en lui faisant un clin d'oeil. Jimmy, elle s'en fichait bien de ce qu'il pouvait penser d'elle. Elle n'avait pas tord après tout. Puis vient la remarque du tutu, ce qui la fit doublement rire. Non mais sérieux, bien balancé Luke. Elle se toucha le menton et d'un air sarcastique posa son regard vers Cody six ans ? seize tu veux dire. ce qui déclencha un raclement de gorge de la part des autres qui se retenait bien de pouffer de rire. Elle aimait bien le titiller. C'était tellement facile avec lui. Il se contenta de prendre commande et là, les filles et Luke savaient bien qu'ils allaient en avoir pour une plombe. Et ce fut le cas. Tous les yeux froncés regardèrent le goinfre. Non mais sérieux, il les mettaient tout ces kilos ingurgités ? C'est une chance pour lui qu'il ne prenne pas un gramme. Du coup, Gabrielle se disait qu'il avait bien raison d'en profiter. Non mais t'es vraiment qu'un sale goinfre toi. Allez, à mon tour. Alors pour moi ce sera un triple cheese et des frites simples, s'il te plait. Puis au tour de Tegan de prendre sa commande. Une fois les commandes passées, au moment où Luke s'apprêtait à partir, Gaby se leva et l'attrapa par la manche pour l'attirer vers elle et lui déposer un énorme bisou sur la joue. Puis elle le prend par les épaules et lui dit Je ne t'ai même pas embrassé. C'est bon, c'est chose faite, tu peux y aller. Gabrielle a toujours été très sentimentale et ça depuis toujours. Elle tenait vraiment à tout les membres de sa bande et même à Cody d'ailleurs. Ils étaient plus précieux que sa propre famille. Enfin ce qu'il en reste.

ils étaient là autour d'une même table et ça faisait bien plaisir à luke de les revoir un peu. depuis combien de temps n'avait-il pas fait de sortie tous ensemble ? juste eux, les meilleurs amis depuis le bac à sable ? c'était la remarque de gabrielle qui le faisait autant réfléchir là-dessus. luke était de moins en moins disponible, alors qu'avant, c'était celui qui se disait libre tous les jours à n'importe quelle heure parce que c'était écrit dans la constitution. c'est pour la bonne cause . pensa-t-il, un sourire de découragé adressé au jimmy qui masquait un violent soupir. la remarque qu'il avait fait ensuite ôta le sourire de cody mais agrandit le sien. les bons souvenirs de son adolescence lui revenant à l'esprit. oui, cody. pas six, seize. il en avait gardé des photos dans son album bien caché sous son matelas. mais jamais il ne le lui aurait dit. il n'avait pas envie de s'attirer les foudres d'un homme qu'il considère comme son frère. surtout pas en cette période un peu noire. jimmy les décortiquait encore du regard et cody l'avait remarqué. ce n'est qu'un rabat-joie. sa fille va se marier avec un péquenaud qu'il n'apprécie pas alors il est un peu sur les nerfs, ces derniers temps. il imagina sa propre mère qui désapprouvait toutes ses relations. même les liens qu'il tissait avec ses amis d'enfance qu'elle considérait comme de mauvaises influences. elle voyait surtout raph' comme le fils de satan, littéralement. parce qu'elle avait trouvé des dessins impudiques du garçon, œuvres cachées de son fils, entre deux pages d'un magazine olé-olé. il balaya cette pensée en passant une main dans ses cheveux pendant que plunket mâle passait sa commande interminable. il pouvait se permettre de manger aussi copieusement avec tout le sport qu'il faisait à côté, contrairement à gabrielle et luke, le duo rayonnant, les gourmands qui ne bougeaient pas leurs fesses pour perdre du poids. d'ailleurs, sa commande a elle était beaucoup plus concise, moins extravagante. tegan ne faisait pas non plus dans l'originalité, elle avait un menu qui pouvait presque porter son nom. il nota tout ça sur son calepin. parfait ! il prit une grande inspiration quand il leur tourna le dos. ces idiots le manquaient énormément. gabrielle le rattrapa et déposa sur sa joue quelque chose qui réchauffa son cœur. t'es trop chou. fit-il un peu rougissant. je vous aime les copains. aurait-il voulu ajouter. cela faisait longtemps qu'ils ne se l'étaient pas dit.
il glissa vers le comptoir, s'éloignant de la trinité avec un pincement de cœur.

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Il prit un air faussement offusqué à la remarque de la blondinette. Bon d’accord, Cody était un vrai ventre sur patte. S’il le pouvait, il passerait ses journées à manger. Et il finirait comme ces vieux profs de sport, trop serrés dans leurs survêtements avec un énorme ventre à bière. « Viens avec moi la prochaine fois que je vais courir, on verra si tu ne prendras qu’un petit triple cheese après », puis il lui tira la langue. Susceptible ? Rien qu’un tout petit peu. Cody proposait toujours aux autres de venir faire un peu de sport avec lui. Mais ils ne tenaient jamais la route. Pas parce qu’ils étaient faibles, mais surtout parce que le côté professeur de sport de Cody avait tendance à ressortir. Et professeur Cody n’était pas un ange. Plutôt un tyran. Il se pencha un peu pour regarder le vieux père Jimmy qui continuait de les regarder et lui fit un petit coucou, presque insolent. Histoire d’en rajouter une couche. Sans réfléchir si cela pouvait apporter des ennuis à Luke. Parce que Cody, d’abord il agissait et ensuite il réfléchissait pour savoir si il avait fait une connerie ou non. Si ça se trouvait le vieux allait cracher dans sa bouffe, qui sait. Il regarda Luke s’éloigner sur ses patins et le siffla, histoire de l’embêter encore un peu plus. Mais bon, pour Cody, c’était un peu comme ça qu’il montrait son affection. Tegan profita que les commandes soient passées pour s’éclipser aux toilettes. Il se retrouvait donc seul face à Gabrielle. Il avait vraiment envie de la questionner sur son collègue, un peu la taquiner, parce que, en les écoutant (tous les jours, un vrai supporter) ils avaient l’air de plutôt bien s’entendre. Mais il voulait garder cette conversation pour le retour de Tegan. D’abord, il voulait aborder quelque chose de plus sérieux. Gaby avait dû remarquer le changement d’attitude de Cody, qui se montrait plutôt anxieux. « Dis-moi … » Il n’arrivait même pas à formuler correctement le fond de sa pensée. « Tu la trouves comment Tegan ? … Je veux dire … Depuis la mort de maman … ». Il ne parlait de la mort de sa mère que très peu. Il n’en avait surement même pas reparlé avec Gabrielle depuis l’enterrement. Parce que en parler à haute voix, c’était affronter la réalité. Et parfois, il aimait encore y échapper. « Je m’inquiète pour elle ». Gaby connaissait sa sœur par cœur, tout autant que lui. Peut-être même plus sur certains points. Et elle avait bien du déceler les faux semblants de Tegan. Cody était sûrement meilleur acteur qu’elle sur ce point-là.

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Venir avec lui quand il fait son sport ? Jamais de la vie. Gabrielle détestait courir. Le sport qu'elle aimait le plus était l'équitation et encore cela fait longtemps qu'elle n'en a pas fait. Le travail lui prend tout son temps. Bon ok, c'est une excuse assez nulle. Mais c'est ce qu'elle répétait tout le temps pour cacher sa fainéantise d'après travail. Elle haussa les épaules d'un air faussement vexé et tourna le regard ailleurs en marmonnant pff, je te prends quand tu veux à la course chéri. Bien entendu, elle l'avait bien dit à voix basse parce que Cody était bien du genre à prendre tout au pied de la lettre. Il l'aurait embarquée directe pour aller courir. Mais Tegan l'avait entendue et avait arqué un sourcil qui voulait dire 'geeeenre'. Eh oui, la réputation de sportive de Gabrielle n'était plus à faire. Après le départ de Luke pour la préparation de leurs commandes, Tegan se retira pour aller aux toilettes. Il ne restait plus que Cody avec elle. Non pas qu'elle en soit mal à l'aise, mais c'est juste qu'elle était certaine que la discussion allait être ciblé sur Tegan. Dans le mille. Elle comprenait que Cody s’inquiétait pour sa soeur, elle aussi elle s’inquiétait, énormément même. Surtout que Tegan, pour une fois, ne lui disait aucun mot sur son état. Gabrielle ne savait pas quoi répondre. Elle non plus ne savait pas comment elle allait. Elle voyait, néanmoins, que sa meilleure amie ne montrait rien. Elle essayait de se montrer forte, mais elle ne l'était pas réellement. Tout en mordillant une paille qu'elle avait retiré de son emballage, elle lui répondit tout naturellement. Je pense que comme toi, elle va très mal. Elle ne montre rien, mais je le vois. Et je vois que toi non plus c'est pas la joie. Bien entendu, Cody se questionnait sur sa soeur, mais Gaby se questionnait sur les deux. Elle posa sa main sur celle de Cody et posa son regard dans le sien. Lui qui n'était pas très démonstratif, savait que Gaby l'était contrairement à lui. Je crois que c'est de famille. Vous ne montrez rien, mais sachez que je vois bien que ça ne va pas et c'est normal. Mais je suis là. Il faut du temps... Pour l'instant, j'attend qu'elle m'en parle. Elle finira bien par me parler. Mais je ne veux pas faire le premier pas. Il faut qu'elle soit prête. J'étais jeune quand j'ai perdu mes parents, ce n'est pas vraiment pareil, mais je sais le mal que ça fait. Gabrielle avait perdue ses parents assez jeune dans un accident de voiture. Elle a donc été élevée par sa tante, la voisine des Plunket. Elle savait à peu près ce que cela faisait. Et elle serait là pour eux comme ils ont été là pour elle après la mort de ses parents.

une soirée au jimmy's était vraiment ce qu'il te fallait. si vite retrouvé, déjà le trio s'envoyaient des piques. qui aiment bien châtient bien, non ? cela aurait pu être le slogan de la bande. il y a tellement d'amour entre vous, vous connaissez si bien qui vous ne rechignez jamais pour vous moquer gentiment des uns et des autres. luke arrive rapidement sur ces patins à roulettes. le voir dans cet accoutrement te fais toujours autant rire. qu'est-ce qu'on accepterait pas pour gagner un peu d'argent. tu laisses ton frère (ce goinfre) et ta meilleure amie commander avant de donner la tienne. "Comme d'habitude, un cheese avec une galette de pomme de terre, des frites et un coca XXL" dis-tu avec un sourire à ton ami. le coca est une véritable drogue pour toi. tu adores ça. un peu trop. tu ne passes pas une journée sans en siroter un. heureusement que, contrairement à ta meilleure amie, tu fais beaucoup de sport. tu n'as pas son métabolisme et tu prends un kilo dès que tu te laisses un peu trop aller. la vie est injuste, n'est-ce pas ? "je reviens" signales-tu à tes amis avant de te lever de la banquette rouge. tu as une envie assez présente.

tu reviens des toilettes quelques minutes plus tard. tu t'entends pas la conversation de gaby et cody mais de loin tu peux voir leur visage. ils parlent de quelque chose de sérieux. peut-être de toi. tu n'en sais rien et tu n'ai pas sur de le vouloir. tu t'avances, l'air de rien vers la table. "j'ai loupé quelque chose ? de quoi vous parlez ?" demandes-tu avant de t'assoir.